Axe 3. Artefacts et systèmes
Travaux consacrés à des objets dont l'identité est marquée par une interaction avec l'homme ou à des dispositifs complexes pouvant intégrer une dimension organisationnelle et sociale (l'espace portuaire comme système technique complexe, le végétal modifié comme artefact).
Techniques, méthodes et terrains en recherche et pratique cliniques
Responsables : Mathilde Lancelot et Stéphane Tirard
Participant·e·s du Centre François Viète : Giulia Anichini, Clémence Guillermain, Armelle Grenouilloux, Océane Fiant, Karine Lejeune
Plusieurs programmes de recherche composent ce sous axe, qui se répartissent ainsi :
II) Programmes sur les techniques et expériences vécues issues de la pratique clinique
I) Programmes sur les techniques et méthodes en recherche clinique :
- Réseau DataSanté (depuis 2023)
Issu du programme DataSanté (2017-2022), le réseau DataSanté est désormais intégré au cluster ELIT de Next et est partenaire des programmes de recherche de sciences cliniques suivants :
- Programme Mitomics, Mitochondrial Disease database: An integrated multi-OMICS approach, coordonné par Vincent Procaccio, professeur à l’Université d’Angers et responsable du service de génétique du CHU d’Angers.
Les travaux d'analyse épistémologique de la démarche engagée dans ce programme ont été confiés à Clémence Guillermain, post-doctorante à la MSH Ange-Guépin et au Centre François Viète.
- FHU GenoMedS, Génétique Omiques Médecine et Société.
II) Programmes sur les techniques et expériences vécues issues de la pratique clinique
- Projet Etude de l'outil algorithmique d'aide à la décision médicale MS Vista - financé par la Fondation ARSEP (2022-2024) - 1263 dans le cadre de l'Appel 2021 "Approche personnalisée, éthique, sociologique et économique de la Sclérose en plaques par la recherche" (coord. M. Lancelot – Post-doctorante : G. Anichini)
Le projet entend examiner les enjeux épistémologiques, philosophiques et éthiques liés à l’utilisation d’algorithmes à base d’apprentissage automatique (machine learning) dans la prise en charge de la Sclérose en Plaques (SEP). Pour ce faire, nous nous focalisons sur l’étude d’un dispositif en cours de développement industriel : MS Vista, un algorithme d’aide à la décision médicale à base de ML. L’objectif de ce dispositif est de permettre une anticipation précise et personnalisée de la « trajectoire de maladie » de patients atteints de SEP, et ceci par l’exploitation de données issues de sources multiples (situations thérapeutiques réelles, essais cliniques).
Depuis juillet 2022, cette recherche est partenaire du programme :
- RHU5 PRIMUS (2022-2027) Projection In Multiple Sclerosis. Transformation de la prise en charge des patients atteints de Sclérose en plaques grâce à un outil d'aide à la décision médicale fondé sur des données multidimensionnelles. (coord. : G. Edan). Financement PIA, France 2030, ANR-21-RHUS-0014.
Au sein du WP6 (coord. D. Laplaud) « Study of multiple impacts of CDSS use: Real-world usage for real-world evidence », un travail d’analyse de l’implémentation et de la réception d’un CDSS en clinique, et dans le cadre d’un essai clinique, sera réalisé de manière pluridisciplinaire à compter du 1er janvier 2024 (coord. : M.Lancelot, E. Leray et S. Desmoulin)
Énergies, techniques et sociétés
Responsable : Anaël Marrec
Participant·e·s du Centre François Viète : Étienne Delaire, Gaëtan Fustec, Gaëtan Levillain, Paul Naegel, Pascal Robert, Pierre Teissier.
Le programme Énergies, techniques et sociétés explore actuellement deux perspectives de recherche.
La perspective la plus récente s'intitule ESTUEER (acronyme pour ESTUaire de la Loire comme Espace Énergétique (1980-présent). Regards croisés en sciences humaines et sociales). Ce groupe interdisciplinaire (histoire, sociologie, sciences politiques et géographie) rassemble des chercheurs.ses de la région nantaise. Il appréhende l'estuaire de la Loire comme un nœud traversé par des flux multiples de matière et d’énergie (charbon, gaz, pétrole, électricité mais aussi marée, soleil et vent), un lieu de projection d’infrastructures énergétiques (réseaux, centrales, ports, etc.) et un territoire contrasté dont les ressorts politiques sont multiples, des mobilisations environnementales à l’Union européenne en passant par la métropole nantaise, la région Pays de la Loire et l’État français. L’hypothèse est qu’il existe un lien fort entre les histoires matérielle, politique et sociale des espaces énergétiques. Notre ambition est d’éclairer cette articulation dans l’estuaire de la Loire depuis les années 1980 par une démarche interdisciplinaire liant géographie, histoire, science politique et sociologie.
Notre principal terrain d’investigation est le site du Carnet sur la commune de Frossay au milieu de l’estuaire car il couple, depuis 40 ans, des mutations infrastructurelles, des politiques d’innovation et des mobilisations sociales autour de l’énergie. Il a fait l’objet de deux projets d’aménagement : une centrale nucléaire par EDF (1981-1997) et un parc écotechnologique par le Port autonome depuis 2019. Ces deux projets ont été contestés par des collectifs de riverains, paysans, étudiants, écologistes, citoyens dans un contexte de perte d’autonomie énergétique, agricole et matérielle de la Loire Atlantique. Notre étude est organisée en trois axes : 1) technopolitique de l’énergie examine les politiques énergétiques par les administrations régionales, nationales et européennes et les stratégies d’appropriation des espaces physiques, discursifs et mentaux par les acteurs de l’aménagement ; 2) sociopolitique des mobilisations environnementales s’intéresse aux groupes mobilisés contre les projets d’aménagement énergétiques depuis 40 ans dans une démarche de sociohistoire, 3) analyse du métabolisme territorial examine l'articulation du métabolisme territorial et des conflits et luttes qui s'y jouent.
Voir le descriptif détaillé de la première perspective.
La seconde perspective analyse des objets techniques et leurs relations avec les sphères politiques, sociales, culturelles et environnementales en Europe depuis le XVIIIe siècle. Il propose une focalisation particulière sur les techniques de l'énergie, et sur l'inscription des convertisseurs dans le monde contemporain : machines thermiques (E. Delaire) et marémotrices (P. Naegel), convertisseurs solaires et piles à combustible (P. Teissier), machines électriques (P. Robert, thèse récemment soutenue de D. Robineau), énergies renouvelables (A. Marrec). La thèse de G. Levillain commencée en septembre 2019 étudie l'histoire de l'industrialisation du bois dans la seconde partie du XXe siècle au travers des trajectoires historiques de produits boisés caractéristiques (palettes de manutention, panneaux dérivés, mobilier en kit ...) et de terrains localisés (l'enrésinement du Morvan) à l'aune de leurs dimensions techniques (la mécanisation du travail du bois), sociales (la transformation du travail des ouvriers et des artisans) et environnementales (les enjeux écologiques de l'"enrésinement"). Enfin, la thèse en cours de G. Fustec aborde la question des techniques à travers l'habitat participatif. Elle analyse l'évolution des méthodes de gestion de biens mis en commun ainsi que des modes de prise de décisions collectives employés par différents groupes de projets d'habitat au cours de ces 60 dernières années.
Voir le descriptif détaillé de la seconde perspective
Lieux de savoirs : institutions et territoires
A - Nanthématiques : mathématiques et mathématiciens nantais à l'époque contemporaine
Responsables : Jenny Boucard et Colette Le Lay
Participant·e·s : Anne Boyé, Anne-Sandrine Paumier, Thomas Préveraud (Laboratoire de mathématiques de Lens), Norbert Verdier (GHDSO, Orsay)
L'objectif de ce projet est d'interroger le développement des mathématiques dans la région nantaise à l'époque contemporaine (second XVIIIe siècle - XXe siècle). Au-delà de sa position géographique, une spécificité nantaise est l'absence d'université entre la Révolution française et les années 1960. Quels sont alors les lieux et les modalités des mathématiques nantaises durant cette période ? L'impact de la (re)création de l’université de Nantes sera aussi étudié. Ce projet fait écho aux différents travaux sur les offres locales d'enseignement (voir par exemple le séminaire organisé par le GHDSO et le programme Maths in Metz) et vise à participer à l'établissement d'une histoire locale et sociale des mathématiques pour la région nantaise, en croisant notamment des approches institutionnelles, géographiques, prosopographiques, biographiques. Actuellement, trois axes sont travaillés dans le cadre de ce projet.
- Quelles mathématiques pour quels publics à Nantes avant la recréation de l’université ? Un premier objectif de cette partie est de produire une prosopographie des acteurs nantais liés aux mathématiques et de dresser une cartographie des mathématiques nantaises pour la période 1750-1950. Pour cela, nous nous appuyons notamment sur les archives locales, la presse nantaise, les travaux historiens sur l’université de Nantes, ainsi que sur plusieurs bases de données prosopographiques et de périodiques mathématiques.
- Création et transformation d’un lieu mathématique à la Faculté des Sciences de Nantes : du « service de mathématiques » au « laboratoire de mathématiques Jean Leray » (1960’-2010’). Ce travail actuellement mené par Jenny Boucard et Anne-Sandrine Paumier vise à étudier la place de l’enseignement et de la recherche en mathématiques au sein de l’université de Nantes dans le second XXe siècle et de la constitution d’un laboratoire de recherche. Nous analysons comment une communauté de mathématiciens s’est progressivement organisée et intégrée dans son environnement local, régional et national et la manière dont un service d’enseignement des mathématiques s’est progressivement transformé en un laboratoire de recherche. Nous nous appuyons pour cela sur les archives universitaires disponibles et une série d’entretiens effectués avec des mathématiciens du laboratoire Jean Leray. L’analyse de ces entretiens permettra de poser la question d’une éventuelle mémoire collective propre au laboratoire, et des effets induits sur les souvenirs des témoins interrogés.
- Éditeurs et éditions mathématiques à Nantes (période contemporaine)
Responsable : Jean-Luc Le Cam
Notre approche de l’histoire de l’éducation et des savoirs fait une large place à la recherche des éléments explicatifs extérieurs aux instances institutionnelles et à leur production normative ou aux seules logiques internes des champs disciplinaires en construction. Elle intègre les déterminants économiques, sociaux, culturels ou religieux et cherche à comprendre comment ces éléments interagissent, avec les contraintes fonctionnelles, pour faire système. D’où l’emploi du concept heuristique d’écosystème, appliqué aux systèmes scolaires et universitaires, pour expliquer leur dynamique ou leur stabilité sous l’action combinée de forces et d’acteurs.
Nous l’appliquons sur différents objets de recherche et plusieurs aspects du système scolaire et universitaire.
Description plus détaillée du programme
Histoire des paysages industriels et maritimes
A - Histoire et patrimoine des Paysages Industriels Culturels Sensoriels (PICS)
Responsables : Sylvain Laubé (CFV et CERV) et Ronan Querrec (CERV/LabSTICC)
Laboratoires partenaires : Lab-STICC (UMR 6285), CERV (Centre Européen de Réalité Virtuelle), Musée des Arts et Métiers-CNAM, FEMTO-ST/RECITS (UMR 6174)/UTBM, LS2N (UMR CNRS 6004)/Ecole Centrale de Nantes, MSH-LE, CREDA (UMR 7227)/Paris Sorbonne Nouvelle
Participants : Isabelle Astic (CNAM/MAM), Marina Gasnier (FEMTO), Jean-Louis Kerouanton, Florent Laroche (LS2N), Sylvain Laubé, Mylène Pardoën (MSH-LE), Ronan Querrec (CERV), Nicolas Richard (CREDA), Marie-Morgane Abiven, Nathan Godet (doctorant CRIHAM, université de Poitiers), Pierre Mahieux (doctorant ENIB/CERV)
Présentation complète du programme et de son séminaire sur la page dédiée.
Responsable : Hervé Ferrière
- Risques et aléas (pollutions marines)
- Sciences et droit de la mer
Voir la description de cette thématique, qui s'inscrit majoritairement dans l'axe 1 « Concepts et théorie ».
C - Les humanités numériques appliquées à l'étude comparative de l'impact urbain et régional de la modernisation technologique des ports d'outre-mer de France et d'Argentine (ECOS-Sud)
Responsable : Bruno Rohou, chercheur associé au Centre François Viète
Institutions impliquées : Centre Viète-UBO & Instituto de Estudios Históricos Económicos Sociales e Internacionales (IDEHESI, Argentine)
Recherche soutenue par le programme de mobilité ECOS-Sud (depuis mars 2019)
Le projet a deux objectifs. Le premier est de produire des études historiques comparatives visant à promouvoir la conservation et la valorisation des paysages culturels portuaires dans le cadre de la science participative. Le second objectif est d'apporter une aide à la décision pour les opérateurs des zones portuaires dans la gestion de leur patrimoine et sa valorisation d'un point de vue socio-économique.
Événement à venir :
Organisation du 6e Colloque international sur le patrimoine portuaire du 20 au 22 octobre 2021 à Campana, Province de Buenos Aires, Argentine.
Publications récentes :
Bruno Rohou, Miguel de Marco, Gustavo Chalier & Martin Petersen, « Modernisation de rivages techniques entre l’Argentine et la France : les ports de Rosario, Arroyo Pareja, Mar del Plata et Quequén (1900-1930) », Cahiers François Viète (2020), III-8, p. 91-116.