Axe 2. Traces et matérialités des savoirs
Travaux de recherche se caractérisant par un support de l'archive à la matérialité particulière (trace architecturale, tablette mésopotamienne, herbiers), par une démarche d'élaboration d'archives et d'un patrimoine (archives orales, éditions critiques, instruments...) ou de transformation de cette matérialité (bases de données, numérisation, modélisation des connaissances). Nos recherches se caractérisent par des archives à la matérialité particulière (trace architecturale, tablette mésopotamienne, herbiers, jeux, etc.), par une démarche d’élaboration d’archives et d’un patrimoine (archives orales, éditions critiques, instruments, etc.) ou de transformation de cette matérialité (bases de données, numérisation, modélisation des connaissances, etc.). L’axe 2 est organisé en trois sous-axes, les deux premiers fonction de la démarche relative aux traces, matérialités et sources considérées, le troisième correspondant à un champ spécifique de pratiques et de réflexions :
- identifier et cartographier les traces et matérialités
- exploiter et transmettre les sources
- humanités numériques : des traces aux sources
1) Identifier et cartographier les traces et matérialités
A. Oculus : photographie et archéologie des sites antiques en Méditerranée
Responsable : Delphine Acolat
La photographie, dans son rapport avec l'archéologie des XIXe et début XXe siècles, pose la question d'un patrimoine antique fragile et celle de la mémoire de sa redécouverte, des méthodes archéologiques anciennes, de l'état actuel d'un site par rapport aux années 1850-1910. Buts et techniques de la photographie en archéologie (par et pour les touristes, usage par les scientifiques d'une nouvelle technique venant compléter les dessins), méthode d'analyse des clichés anciens, mise en place de bases de données : tels sont les objets de ce programme de recherche, qui utilise des fonds dispersés dans les grandes institutions et archives, et dans des collections privées, en essayant de retracer la démarche des photographes (amateurs, professionnels), leurs catalogues, leurs choix de publication, ainsi que leur analyse et lecture des sites antiques, et leur rapport aux objets découverts.
B. L’usage des egodocuments en histoire des savoirs, des cursus et des populations universitaires
Responsable : Jean-Luc Le Cam
L’histoire de l’éducation et des sciences retrouve depuis quelques années de l’intérêt pour les sources biographiques, entendues au sens large (ego-documents). Elles permettent d’explorer comment les individus se saisissent des systèmes institutionnels de formation, et les contournent ou les coconstruisent à leur convenance. Pour explorer cette problématique, j’avais organisé avec le groupe de recherche allemand Arbeitskreis für die Vormoderne in der Erziehungsgeschichte un colloque international au Zif de l’université de Bielefeld (cf. Juliane Jacobi, Jean-Luc Le Cam, Hans-Ulrich Musolff (dir.), Vormoderne Bildungsgänge. Selbst- und Fremdbeschreibungen in der frühen Neuzeit, Köln, Weimar, Wien, Böhlau, 2010).
Description plus détaillée du programme
C. Les casse-têtes, jeux à manipuler et autres machines destinées à jouer à des jeux mathématiques
Description plus détaillée du programme
Responsable : Lisa Rougetet
L’objectif de ce programme est de s’interroger sur les différentes matérialités que peuvent revêtir des jeux mathématiques, comme le jeu de Nim ou le casse-tête du baguenaudier, et de montrer qu’au delà de desservir leur aspect purement ludique, celles-ci sont également porteuses d’un certain potentiel mathématique qui peut se révéler à celui qui pratique et manipule ces jeux.
D. Traces de culture et histoire de l'astronomie
Participant•e•s : Guy Boistel, Stéphane Le Gars, Colette Le Lay, Olivier Sauzereau, Jacques Gapaillard
Ce programme se décline selon trois volets principaux principaux pour ce qui concerne l'axe 2 :
- L’astronomie et la littérature : Camille Flammarion, Jules Verne : Que nous disent les ouvrages de vulgarisation et les romans scientifiques sur l’astronomie du XIXe siècle ?
- La diffusion de l’astronomie dans le grand public : livres et revues de vulgarisation (dont l’Annuaire du Bureau des longitudes) : Comment la prise en charge de la diffusion de l’astronomie change-t-elle de main au milieu du XIXe siècle (passant des savants aux vulgarisateurs professionnels) ?
- Les liens entre amateurs et professionnels en astronomie : Quels sont les domaines dans lesquels les amateurs trouvent leur place (taches solaires, petites planètes, étoiles variables, etc) ? Comment s’opère le partage des tâches ? Quel est le rôle du réseau des sociétés d’astronomie ?
Publications récentes :
- G. Boistel, « Comète de Halley : un retour énigmatique », in L’Europe; Encyclopédie Historique, C. Charle et D. Roche, Éd. Arles: Actes Sud, 2018, p. 1404‑1416.
- G. Boistel, « Astronomie : la nouvelle carte du Ciel », in L’Europe : Encyclopédie Historique, C. Charle et D. Roche, Éd. Arles: Actes Sud, 2018, p. 1387‑1389.
- G. Boistel et S. Le Gars, Éd., Dans le Champ Solaire. Cartographie d’un objet scientifique. Paris: Hermann, 2015.
2) Exploiter et transmettre les sources
A. Projet Bureau des longitudes (1795-1932)]
Participant·e·s du CFV : Groupe d'histoire de l'astronomie
Le Groupe d’histoire de l’astronomie (GHA) est fortement engagé dans le projet financé par l’ANR, « Le Bureau des longitudes (1795-1932), de la Révolution à la Troisième République », porté par Martina Schiavon et Laurent Rollet pour les Archives Henri Poincaré (Université Nancy-Lorraine) et Nicole Capitaine pour le Bureau des longitudes : http://histbdl.hypotheses.org/a-propos. Ce projet est destiné à accompagner la valorisation, l’exploitation historique et scientifique de la numérisation des procès-verbaux du Bureau des longitudes (projet BSN5-2013 : http://bdl.ahp-numerique.fr/). Guy Boistel (référent), Colette Le Lay (référente), Olivier Sauzereau, Frédéric Soulu, Fernando B. Figueiredo (Université de Coïmbra, Portugal) et Nicolas Pouvreau (SHOM, Brest) sont impliqués dans ce projet.
La recherche est organisée autour de huit points : les acteurs, les institutions partenaires, les publications (G. Boistel pour La Connaissance des Temps ; C. Le Lay pour l’Annuaire), les instruments, les traces de l’histoire, les champs d’expertise, les controverses, la comparaison avec les institutions internationales analogues.
Les participant·e·s publient régulièrement des focus sur le site du projet, dont par exemple :
- Guy Boistel, « Les imprimeurs de la Connaissance des temps et du Bureau des longitudes depuis la Révolution, de Duprat à Gauthier-Villars. Première partie : les grandes familles » (Octobre 2019)
- Guy Boistel, « ‟L’affaire Charles Noël”, calculateur auxiliaire révoqué par le Bureau des longitudes en juillet 1876 » (2018)
- Colette Le Lay, « L’observatoire de Wilhelm Struve à Dorpat » (2018)
- Colette Le Lay, « Les débuts de l'Annuaire » (2017)
B. Projet de valorisation numérique des collections patrimoniales de l’IMCCE/Observatoire de Paris
Participant•e•s du CFV : Guy Boistel, Colette Le Lay
La Connaissance des temps (1679-2000) est une éphéméride astronomique publiée sous couvert de l’Académie royale des sciences jusqu’en 1793, puis du Bureau des longitudes jusqu’en 1997 et enfin depuis 1998 par l’IMCCE (Institut de mécanique céleste et de calcul des éphémérides). La participation à ce projet de valorisation de cette collection consiste, entre autres, à produire un appareil critique (frise chronologique, périodisation en terme d’enjeux, dossiers thématiques, bibliographie des sources secondaires). Le site WEB est ouvert depuis la fin de l’année 2018 : URL : https://cdt.imcce.fr/ . Des textes de valorisation des archives du Bureau concernant la Connaissance des temps et l’Annuaire du Bureau des longitudes sont aussi publiés par nos soins sur le site WEB du projet ANR « Les procès-verbaux du Bureau des longitudes, 1795-1932 », porté par Martina Schiavon et Laurent Rollet aux Archives Henri Poincaré à Nancy. URL : http://bdl.ahp-numerique.fr/. Enfin, dans le cadre d'une résidence de recherche CollEx-Persée, nous nous intéressons aux archives produites par André Lallemand (1904-1978) et conservées à la Bibliothèque de l’Observatoire de Paris, en particulier celles consacrées à ses caméras.
Publications récentes sur le site du projet :
- G. Boistel et J.-E. Arlot, « 339 années de Connaissance des temps au fil de ses “Avertissements”, 1679-2017 : l’évolution des éphémérides », La connaissance des temps, 2018.
- G. Boistel, « Introduction à l’Histoire de la Connaissance des temps, de 1679 jusqu’à la fin du XXe siècle », La connaissance des temps, 2018.
C. Éditions de sources sur les pratiques savantes, scolaires et universitaires de la première modernité
Responsable : Jean-Luc Le Cam
Au-delà de l’édition traditionnelle des textes normatifs ou théoriques, il est important de faire émerger l’intérêt d’autres types de sources susceptibles d’éclairer les pratiques de la transmission des savoirs. Cette approche praxéologique, fondée sur des sources rarement ou insuffisamment utilisées, est au cœur de notre démarche.
Description plus détaillée du programme
3) Humanités numériques : des traces aux sources
A. Groupe de recherche PAM 3D Lab (Patrimoines, Artefacts, Médiations et 3D)
Responsables : Sylvain Laubé (CFV), Ronan Querrec (CERV)
Participant·e·s : Sylvain Laubé, Ronan Querrec (CERV), Marie-Morgane Abiven
Contacts : sylvain.laube@univ-brest.fr, querrec@enib.fr
Les activités de recherches portent sur les humanités numériques, la modélisation des connaissances avec deux axes principaux :
- Web sémantique et données pour l’histoire numérique :
- Produire et exploiter des bibliothèques numériques de référence en histoire des sciences et des techniques
- Développer des ontologies pour l'histoire et le patrimoine en tant qu'extensions de CIDOC-CRM
- Développer une plateforme technologique pour la recherche, l'enseignement et la médiation (Omeka S)
- Modélisation 3D, Réalité Virtuelle pour l’histoire des sciences et des techniques et le patrimoine :
- Modélisation et restitution de paysages industriels culturels sensoriels (PICS) sous forme d'environnement virtuel intelligent, réaliste et sensoriel (EVIRS)
- Modélisation et restitution d’activités humaines dans un EVIRS
- Méthodologies de collectes et conservation numérique des métiers
- Épistémologie des humanités numériques
ii) le CREDA et l’International Research Project (IRP) CNRS 2020-2024 « ATACAMA-SHS » sur la thématique « Ports et littoraux de l’Atacama » (https://atacama.hypotheses.org/102) dans la continuité des travaux précédents (https://liamines.hypotheses.org/1772),
iii) la création d’un Pôle historique de l’Arsenal de Brest (ouverture retardée pour cause de COVID-19) porté par le Service historique de la défense à Brest,
iv) le projet de création d’un Centre de ressources et de recherches sur les Iles du Ponant et la ZABrI (zone atelier Brest Iroise CNRS).
Consortiums concernés : Projet ANR (ANR-20-CE38-0016) Lab In Virtuo (2021-2024), GIS « Histoire maritime », Data for History (http://dataforhistory.org/), HumaNum 3D-SHS.
B. Humanités numériques et patrimoine industriel
Responsables : Jean-Louis Kerouanton (CFV), Florent Laroche (LS2N)
Participants : Benjamin Hervy, Loïc Jeanson, Jean-Louis Kerouanton, Florent Laroche
Laboratoires partenaires : Centre François Viète (Université de Nantes), LS2N UMR 6004 (Université de Nantes, École centrale de Nantes & CNRS)
Principaux projets en cours
- ANR RESEED, Rétro-conception SémantiquE d’objEts patrimoniaux Digitaux (2016-2021).
Ce projet de recherche porté par Florent Laroche au LS2N s’intègre dans le domaine de la rétro-conception (ou Reverse Engineering en anglais) et s’allie avec les besoins et les particularités liés au patrimoine. Il vise à mettre en place une nouvelle méthodologie, un outil et un format interopérable pour permettre l’alliance de la digitalisation sémantique et physique des objets. Il associe des industriels, le musée des Arts et Métiers et le ministère de la culture à l’Ecole Centrale de Nantes (porteur) à l’Université de Nantes ainsi que des équipes des universités de technologie de Troyes et de Compiègne.
Principales productions :
- Kerouanton Jean-Louis, Hervy Benjamin, Laroche Florent, Bernard Alain, Courtin Christophe, Guillet Bertrand, D’Haene Laurence et Waels Arnaud, 2015, « Museum Augmented Interfacefor Historical Scale Models: Towards a New Way for Cultural », The International Journal of Virtual Reality, 2015, vol. 15, n° 1, p. 3‑9.
- Kerouanton Jean-Louis, Hervy Benjamin, Laroche Florent et Courtin Christophe, 2016, « 3D Digitisation of Nantes Historic Harbour », TICCIH Bulletin, 2016, vol. 73, n° 3, p. 3‑4.
- Hervy Benjamin, Laroche Florent, Bernard Alain et Kerouanton Jean-Louis, 2017, « Framework for Historical Knowledge Management in Museology », International Journal of Product Lifecycle Management, 2017, vol. 10, n° 1, p. 44‑68.
- Deux journées d’étude, coorganisées en 2018 à la Médiathèque de l’architecture et du patrimoine, « Le numérique : outil d’étude de la valeur patrimoniale ») et en 2019 à l’Observatoire de Paris, « Créer et transmettre : la fabrique numérique du patrimoine ».
- La cale des chantiers navals de la Ciotat. Sauvegarde par l’étude
Responsabilité scientifique : Jean-Louis Kerouanton
Le CFV avait déjà conventionné à deux reprises avec la DRAC PACA (2007 et 2009) pour l’étude des chantiers navals de la Ciotat, étude d’ensemble autour des engins de levage puis étude ponctuelle de modélisation de la cintreuse à membrures subsistante , cintreuse Bennie. Ces deux études ont fait l’objet de rapports de recherche et de plusieurs publications.
Dans le cadre de leur restructuration industrielle, les chantiers navals de La Ciotat, aujourd’hui La Ciotat Shipyards, ont décidé de la destruction de l’emprise de l’ancienne cale de construction pour la remplacer par un nouvel ascenseur à bateaux destiné à la très grande plaisance. Commanditée par La Ciotat Shipyards , l’étude en cours consiste en une sauvegarde par l’étude de la cale et de son fonctionnement dans son contexte historique et patrimonial. Elle est réalisée en lien avec la DRAC PACA. La modélisation 3D du site dans son état actuel a été réalisée, en partenariat avec le LS2N, par photogrammétrie et lasergrammétrie. Elle permettra au deuxième semestre 2020 la restitution et la valorisation de la cale avec l’association d’une base de données historique et patrimoniale. Les propositions de restitution feront appel à la réalité augmentée et à la réalité virtuelle.