Revues en lutte -- Motions des Cahiers François Viète (17 février & 26 novembre2020)

Motion décidée le 26 novembre 2020

La Loi de Programmation de la Recherche, votée par l'Assemblée nationale et le Sénat (alors même que le gouvernement ne dispose pas d'une majorité à la Chambre haute), en dépit des avis du Conseil économique et social et du Haut Conseil pour l'égalité,  modifie profondément les institutions de la recherche et de l'enseignement supérieur dans le sens d'une plus grande subordination de celle-ci et de ses instances au pouvoir politique en la dépouillant de son indépendance.

Le Parlement des 157 revues dénonce cette loi, souligne l'absence de concertation et la brutalité des moyens employée par le gouvernement dans le processus d'adoption de cette loi (procédure accélérée pendant les confinements du printemps et de l'automne), appelle les futur·e·s candidat·e·s aux élections républicaines à venir à s'engager dans une voie de concertation avec l’Enseignement Supérieur et la Recherche afin de réécrire une loi qui soit profitable à tous/toutes et dégage la recherche et l'enseignement supérieur des pièges délétères de l'hypercompétition à laquelle les condamne l'actuelle loi.

En ce sens de sauvegarde des principes républicains, il déclare s'opposer aux dispositions néfastes aux libertés fondamentales contenues dans le projet de loi Sécurité Globale qui font écho aux restrictions des libertés dans le champ académique.
 

Motion votée le 17 février 2020


Le comité de rédaction Cahiers François Viète soutient le mouvement social en cours pour la défense des services publics et contre le projet de loi pluriannuelle de programmation de la recherche. Il rejoint le mouvement de lutte initié par plusieurs revues.

Par cette motion, et à l’instar de nombreuses autres revues, nous nous positionnons contre la précarisation grandissante des personnels de l’enseignement supérieur et de la recherche (ESR) et la mise en concurrence généralisée des individus et des établissements de l’ESR. Nous tenons au contraire à  une recherche fondée sur la collaboration, le collectif et le temps long, nécessaire à toute production scientifique de qualité.

Nous pensons que les revues sont particulièrement touchées par les orientations prônées dans le projet de loi de programmation pluriannuelle de la recherche. Les Cahiers François Viète promeuvent des publications scientifiques de qualité, libres et indépendantes. Comme beaucoup d’autres revues scientifiques, les Cahiers fonctionnent majoritairement grâce au travail bénévole des membres du comité de rédaction, des auteur·e·s et des rapporteur·e·s. Les membres du comité de rédaction sont des collègues ayant des postes permanents dans l’ESR ou dans l’enseignement secondaire. Autrement dit, une augmentation de la précarisation des personnels de l’ESR en général (personnels BIATSS, enseignants, enseignants-chercheurs, chercheurs) représente donc une menace extrêmement importante pour les publications scientifiques.

Le comité de rédaction des Cahiers François Viète a décidé de maintenir ses activité éditoriales concernant les volumes et articles déjà soumis afin de ne pas pénaliser les auteur·e·s qui s’y sont investi·e·s. Nous encourageons par contre les membres des comités des Cahiers François Viète et les auteur·e·s à soutenir le mouvement social en cours et à  soumettre des articles de recherche ou des tribunes proposant des réflexions et analyses sur les réformes en cours et s’appuyant sur l’épistémologie et l’histoire des sciences et des techniques aux Cahiers François Viète ou à toute autre revue de sciences humaines et sociales en lutte.
Mis à jour le 30 novembre 2020.
https://cfv.univ-nantes.fr/revues-en-lutte-motion-des-cahiers-francois-viete-17-fevrier-2020